Visiter Lille à vélo en suivant le parcours Street-Art et Architecture : notre avis !

Ce week-end, on est allés faire ce qu’on kiffe : visiter une ville via le Street-Art ! Souviens-toi, on a déjà fait pas mal d’articles à ce propos que tu pourras retrouver ici ou directement avec quelques exemples comme Wynwood à Miami, Pointe-à-Pitre récemment en Guadeloupe ou Tahiti et sa capitale, Papeete ! 😍

Bref, revenons à Lille et le parcours Street-Art et Architecture à vélo proposé par l’Office de Tourisme de Lille

En fait, c’est après en avoir entendu parlé par notre pote Clelia (aka @Demoizelleclel sur les Internets), qu’on s’est inscrits pour cette balade dominicale. C’est donc avec #LilleTourisme et le Collectif Renart qu’on a enfourché notre vélo pour aller (re)découvrir notre belle ville de Lille durant 2h. 🚲

Pour ce faire, le rendez-vous était fixé à 15h devant un lieu bien connu des Lillois pour ses représentations artistiques : La Gare Saint-Sauveur.

Aline, du Collectif Renart nous explique brièvement le contenu de la visite, elle se chargera de nous présenter les œuvres urbaines et Nicolas, de l’office de tourisme de Lille, s’occupera quant à lui de la partie historique des quartiers que nous visiterons ! 👌 

Le groupe étant au complet (15 curieux sportifs), les informations données par les guides, et les roues gonflées, on est donc partis pour 2 heures de balade ! 😁

Et on commence sur place, à la Gare Saint-Sauveur (pratique, on n’est pas encore fatigués vu qu’on n’a pas bougé d’un centimètre pour avoir nos premières explications et… notre première œuvre !). D’un point de vue historique, on se trouve ici au centre géographique de la nouvelle grande ville de Lille après l’annexion des communes de Wazemmes, Moulins et Esquermes en 1858. En 1865, la gare de marchandise est achevée, elle fonctionnera jusqu’en 2003. Ce n’est qu’en 2009 qu’elle deviendra un lieu culturel tel qu’on le connaît aujourd’hui et ça, pour le plus grand bonheur de nos petits yeux 🥰

Après cette interlude culturelle, on commence par la première fresque, celle qui se trouve juste à l’entrée de la Gare Saint-Sauveur. Cette œuvre est une commande de Martine Aubry (maire de Lille) et a été réalisée par Hervé Di Rosa. 59 personnages (plus connus sous le petit nom de « Renés ») sont représentés. On te laisse deviner pourquoi 59 personnages ! (59 – Le Nord… Code Postal… Tu l’as ?) 🙄

Bon même si, en réalité, on en a compté que 57, nous, des Renés ! Pour cette fresque, on n’est ni sur du graffiti ni du pochoir mais plutôt quelque chose qui représente bien Lisbonne, la ville où Hervé Di Rosa vit et travaille actuellement : des carrelages collés au mur. Les carreaux ont d’abord été réalisés au Portugal avant d’être transportés puis assemblés à Lille

Après ces explications, on choppe nos vélos pour aller un petit peu plus loin, juste à côté du restaurant « le roi soleil ».  Ici, c’est tout une façade d’appartement qui a été peinte et on en prend plein les yeux 🤩. Cette fresque a été faite dans le cadre d’El Dorado par un duo Mexicain les Tlacolulokos. Différentes techniques ont été utilisées, comme le pochoir ou le pinceau. 15 jours auront été nécessaires pour réaliser ce magnifique travail (entre-coupé de pluie et de mauvais temps…)

On reste dans le même quartier, où on découvre plusieurs petites œuvres dans la même rue. Celles-ci n’ont pas été réalisées dans un cadre légal et pourtant, elles résistent et ne sont pas dégradées. On reconnaît bien sûr le portrait de LEM (Artiste Roubaisien qu’on adore au passage ! Il a un style très reconnaissable, on en voit plusieurs dans Roubaix et c’est toujours un plaisir d’en croiser !). Il y a aussi des collages de Violent Rabbit qui abandonne son lapin pour de grandes mains oranges fluo

En prime dans ces œuvres « interdites », un petit Gouzou (réalisé par Jace) est venu s’installer sur l’ancienne façade d’un café et, à écouter notre guide, fait la fierté de Lille. (T’imagines, un petit Gouzou comme ça, sans l’avoir commandé 😻).

En retournant à proximité du Parc Jean Lebas, on aperçoit une fresque très coloré de M.Barek (un Parisien venu nous montrer son art). Et là, on est dans le graffiti pur, tout est fait à la bombe (au spray) sans esquisse, à main levée ! Pour la petite anecdote, c’est la première fresque que cet artiste a réalisé dans un cadre légal et c’est à Lille qu’il l’a faite et ça forcément, ça fait plaisir ! Plusieurs codes du graffiti sont représentés dans cette fresque : comme les yeux, les flèches… ➡️

A 100m de celle-ci, on aperçoit une autre fresque d’un artiste Polonais cette fois, M.City de son nom, qui s’inspire de l’endroit où il intervient pour effectuer sa création. C’est pour ça qu’ici, on peut voir un mineur qui porte un énorme bloc sur le dos. Référence au passé minier de la région. 

On reprend notre vélo pour arriver devant une magnifique fresque qui date de 2015. Un couple assis sur le bord d’une fenêtre. Et justement, c’est ce même couple (Janissaire & JS) qui a l’habitude de se représenter sur ses créations. Les couleurs restent magnifiques malgré les effets néfastes du temps… On a trouvé cette œuvre très poétique.

On se dirige maintenant vers le quartier Moulins et la maison folie. On y apprend d’ailleurs qu’il s’agissait d’une ancienne usine à bières transformée aujourd’hui en un endroit d’expositions et d’ateliers d’artistes

En arrivant, on remarque immédiatement la fresque qu’il y a sur la façade. Faut dire qu’elle est tellement immense qu’on ne peut pas la rater ! 🤗

On apprendra que cette œuvre a été réalisée par les Tlacolulokos dans le cadre de Lille 3000 – El Dorado et qu’elle représente une de leurs amies. Elle est remplie de symboles comme le bandana qui fait référence aux gangs, la mort représentée dans les boucles d’oreilles… On ne va pas tout te dévoiler pour que tu puisses y aller jeter un coup d’œil et découvrir par toi-même la beauté de cette dame peinte à-même le mur. 

C’est dans le même quartier, juste en face du Flow, qu’on y découvre 2 nouvelles beautés : la première (encore) réalisée par les Tlacolulokos et l’autre, faite par un autre collectif : Epsilone

Pour parler un peu de cette fresque, il s’agit en réalité d’une réplique d’un mur réalisé au Mexique, il n’y a que la couleur de fond qui change : Rouge pour le Mexique, Bleu pour Lille ! Ce mur va même faire polémique au début, à cause de l’acronyme « ACAB » (NDLR : « All Cops Are Bastards ») inscrit sur Le Bras d’une des filles. Aujourd’hui, il n’est pas rare que cette annotation soit effacée puis réécrite par d’autres personnes. Bref, cette œuvre fait beaucoup parler d’elle puisqu’elle reprend énormément de codes des gangs US. La partie calligraphique a été réalisée par Lady Alézia, une artiste du collectif Renart, bref, un excellent échange entre le Mexique et Lille.

Sur le côté du Flow, un autre mur réalisé par 4 graffeurs dont un lillois. Les styles sont différents mais se mélangent parfaitement, on adore ! 😍

La balade à vélo se poursuit vers l’ancienne Filature Leblanc. Nous faisons d’abord un arrêt au métro aérien Porte de Douai pour admirer le serpent multicolore de Spaik, réalisé entièrement de nuit pour éviter de bloquer la circulation. Quand on voit les couleurs et la difficulté causée par la forme chelou du mur, on se dit que ces gars là ont vraiment beaucoup de talent ! 💪🏻 Et encore, on n’avait pas encore tout vu 🤪

Les œuvres qui arrivent sont pour nous, le clou du spectacle ! Si on avait pu, on aurait passé 1h sur chaque mur pour en apprécier les moindres détails (d’ailleurs, on pense qu’on y retournera 🙄) ! 

Ces 3 prochaines fresques sont réalisées par Cix et Mugre et sont tellement belles ! 🥰

Pour info, lorsque les artistes viennent peindre leurs œuvres, il y a toujours un technicien qui est là avec eux (pour les nacelles notamment). Et justement, ayant sympathisé avec l’un deux, Cix lui a demandé de mettre un tee-shit sur les yeux, et l’a dessiné. Comme ça, pépouze. Le résultat est tellement ouf qu’on en est restés bouche-bée ! Ce qu’on aime aussi dans le street-art, c’est ce genre de petites anecdotes. On aime les petits clins d’œil que l’artiste a voulu faire, comme le Petit Prince et le renard d’ailleurs…

La visite se termine dans le quartier de Wazemmes, quartier de culture. En plus de son marché couvert, il y a plein d’autres choses à voir comme l’énorme Wazemmes à l’entrée du quartier réalisé par 2 artistes Lillois, Mary & Jiem, spécialistes de la typographie. On a d’ailleurs adoré la vue aérienne du marché de Wazemmes imaginée par Marie. 

Dans ce même quartier, on fait connaissance avec Jade Riviera, un artiste péruvien qui a réalisé cette œuvre dans le cadre d’El Dorado également. Une symbolique très forte (et qui nous touche particulièrement) puisqu’on y voit un Homme qui porte son glacier en train de fondre et une dame tenant une cage avec un oiseau disparu… Un travail de titan effectué aux pinceaux et au spray. Côté anecdote, on y apprend qu’il a travaillé avec son téléphone dans la main pour réaliser son esquisse, puis à fait 2-3 petites retouches avant de la finaliser. 😎

On termine la visite avec sûrement la plus belle fresque de Lille. Pour te repérer, on est à proximité de la rue Solférino, juste à côté du Smile Club. Les couleurs, les détails, la beauté dans l’ensemble sont… Wahou ! Juste impressionnants. La broderie sur la robe est tellement réaliste 🤗Ce mur est réalisé par Cix et Duek et a été effectué dans le cadre d’El Dorado également. 

Avant de partir, Aline nous donne encore 2-3 tips sur le street-art aux alentours du Théâtre Sébastopol. Des petits clins d’œil bien cachés qu’on ne voit plus lorsqu’on passe très souvent par-là ! 

Bien sûr, ce n’est qu’une petite partie du street-art qu’on peut voir sur Lille. Il y a plein d’autres artistes (plus ou moins connus) qu’on peut retrouver dans les rues, comme Mimi the clown, Mister P, Jigé, les célèbres poissons, ou encore Bob59 et son style très BD… 

D’ailleurs, on avait vu passer sur Instagram une œuvre d’un artiste qu’on adore : JolittleinParis. On n’a pas pu s’empêcher de la chercher pour se prendre en photo devant !! 🤓

Bref, toutes ces œuvres permettent de moderniser les bâtiments, de faire revivre les quartiers… La ville de Lille revalorise des bâtiments qui font partis du patrimoine en amenant l’Art dans la rue. Ce qui permet de rassembler les gens, de discuter des cultures et de rendre l’Art accessible à tous. 

Il faut savoir que, dans le cadre de la Biennale Internationale d’Art Mural (BIAM) organiséd par le Collectif Renart, tous les artistes sont rémunérés pour leur travail, que des autorisations sont faites auprès de l’urbanisme et que les artistes ont complètement carte blanche pour leurs réalisations. 

Pour l’instant, très peu d’œuvres ont été détériorées, faisons en sorte qu’elles restent intactes encore longtemps ! 

Et si tu veux plus d’infos sur cette visite ou y participer toi aussi, sache qu’elle a lieu tous les derniers dimanches du mois jusqu’à septembre (et peut-être plus si affinité météorologique), qu’elle coûte entre 7,5€ et 9€ par personne et qu’elle vaut vraiment le coup d’être faite entre amis ou en famille ! Pense juste à réserver auprès de l’Office de Tourisme avant 🙃

Et si jamais tu veux te programmer ça en solo, un plan Google Maps avec les fresques est disponible juste ici : Les Fresques Murales à Lille.

Pour terminer, on aimerait remercier Clelia pour cette découverte mais aussi pour ses photos (dont certaines sont présentes dans l’article) 💕


Fun facts : La BIAM 4 (celle de 2019 donc) ce sont :

  • 62 jours de peinture (et quelques nuits)
  • 28 artistes locaux et internationaux
  • 8 villes de la région
  • 28 murs peints
  • 300 litres de peinture acrylique
  • 2 000 bombes de peinture (sprays)